Avant Propos

Les communautés catholiques* apostoliques tirent leur origine des attentes finales datant du premier tiers du XIXe siècle, à l'époque où, en Angleterre, beaucoup de croyants  apeurés par les événements et les retombées de la Révolution française de 1789 se réunissaient régulièrement pour la prière de la Descente du Saint-Esprit. Puis en 1830, en Angleterre et en Ecosse, il y eut au sein de différents cercles de prières de ce genre des prophéties, des glossolalies (le parler en langues) et des guérisons de malades qui avaient, entre autres également, pour objet le proche retour du Christ qui précèdera une puissante  œuvre de salut, à travers laquelle l’Eglise devait être préparée au grand événement du retour de Jésus. A cette occasion, il fut transmis de façon répétée aux différents membres des cercles, et il leur fut indirectement signifié qu'ils sont destinés à de hautes et saintes professions au sein de l'Eglise. Quelques-uns furent expressément caractérisés comme étant des Apôtres; et certes, jusqu’à l’envoi solennel du 14 juillet 1835, c'étaient au total 12 hommes qui se savaient appelés à ce ministère.


A ce moment, les Apôtres établirent leur siège à Albury où ils étudièrent ensemble pendant un an les Ecritures bibliques. A cette occasion, ils étaient assistés de 7 hommes appelés, avec leurs prophéties, à être des Prophètes. Avant de se rendre alors dans les pays de la Chrétienté pour examiner l’état spirituel des parties mondiales de la Chrétienté qui leur avaient été attribuées - à chaque Apôtre fut attribué une "tribu" particulière -, les Apôtres rédigèrent un important Témoignage qui fut remis aux Chefs des différentes confessions ainsi qu’aux Gouverneurs en chef de tous les pays empreints du Christianisme. Après la fin des expéditions, la mission principale devait commencer à partir d'Albury,  à savoir le rétablissement de l’unité de l’Eglise et sa préparation au retour de Jésus. Au titre du fondement de la foi étaient également reconnus en plus de la Sainte Ecriture, le Symbole des Apôtres, le Symbole de Nicée et la Confession de foi d'Athanase en tant qu’expression fidèle de la doctrine biblique.


On commença alors à créer des communautés exemplaires qui se caractérisaient surtout  par la structure perfectionnée des ministères. La conduite de l’Eglise entière incombait aux Apôtres, sachant qu'ils étaient soutenus par les Prophètes, les Evangélistes et les Pasteurs (voir Ep 4,11ss), de même que par une mission adressée à l’Eglise entière. Par contre, dans la seule communauté limitée au plan local, la direction des Prêtres (ou des Anciens) et des Diacres était confiée à l’Ange (ou à l'Évêque). Après avoir aménagé les ministères, les fondements de doctrine et la Liturgie, le cadre pour une éventuelle réforme (celle-ci était comprise comme étant un lien à la Réforme du XVIe siècle) et pour une unification de la Chrétienté à l'échelle mondiale, mais qui, malgré des efforts désespérés, n'eurent pas lieu en raison du refus généralisé, fut créé. Au contraire naquit une autre communauté chrétienne. Aujourd’hui, les communautés dispersées à travers le monde entier, vivent retirées et entretiennent une profonde vie religieuse. Elles se considèrent toujours encore comme une communauté qui attend son Seigneur. Et malgré le décès des Apôtres qui ne furent pas remplacés, leur espérance est intacte, car la mission des communautés est comprise comme atypique par rapport à  l’action de Jean-Baptiste. Tout comme le précurseur du Seigneur fut jadis ‘enfermé et muselé’, de même l’actuelle communauté dans l’attente est ‘attachée’ en captivité et doit ‘diminuer’; car sa mission est maintenant terminée et ‘un autre doit maintenant croître’ (Jn 3,30). Le Christ interviendra Lui-même en temps voulu et continuera ‘l’œuvre’ à Sa façon, à savoir par l’apparition des 2 témoins (Ap 11,1-14).


L’Eglise catholique apostolique au Gordon Square


Les grandes Eglises classèrent les Dignitaires catholiques apostoliques et leurs partisans comme étant de fanatiques sectaires, de sorte que le mouvement ne pouvait qu’échouer dans sa demande de Réforme de la Chrétienté à l'échelle mondiale. Cependant, ce rejet général en dit peu sur l'habilitation effective des hommes qui se considéraient comme des Apôtres directement appelés par le Christ; car en ce sens, Noé qui, par son prêche, n’était  pas parvenu à  faire monter ses  compatriotes dans  l’Arche, ’échoua’ aussi. Même tous les Prophètes de l’Ancien Testament, dont le message est allé dans de sourdes  oreilles, auraient également ’échoué’. Oui, même Jésus aurait ’échoué’, s'Il n'avait pas fallu évaluer la seule et unique conversion de l'ensemble du peuple juif comme étant un succès. Ainsi, il faut encore attendre pour savoir si les hommes, qui firent leur apparition dans la Chrétienté au XIXe siècle avec une prétention apostolique, ont réellement échoué, ou si toutefois, ils ont été méconnus dans la légitimité de leur demande.

* Sous "catholique" il n'y a pas lieu de comprendre catholique romain, mais "conformément au tout, généralement, universel".



L’Eglise catholique apostolique au Gordon Square - (Communauté Centrale et Communauté de Corne)